Chloé Astor

Comédienne, metteuse en scène et musicienne, Chloé Astor ne manque pas d’inspiration. Le chant l’accompagne depuis toujours puisqu’elle a grandi dans une famille de musicien·ne·s où les chants polyphoniques rythment les réunions. 
L’écriture fait partie de son quotidien au travers de chansons et de poèmes. Passionnée par la psychanalyse, les théories féministes et la sociologie, elle aime commencer plusieurs livres et les terminer deux ans après. Le théâtre et le cinéma (Comment c’est loin, La Brigade, Petite Solange) prennent également une place importante dans son parcours artistique. Elle vient de jouer la première d’Arianne, un spectacle/concert-live de Thomas Gendronneau dans lequel elle interprète la chanteuse lead d’un groupe de pop rock fictif. En attendant de la voir sur scène ou sur grand écran, je vous propose de découvrir son univers littéraire.

Quels types d’ouvrages préfères-tu lire ? 

Je lis beaucoup d’essais féministes ou sociologiques, de recueils de poésie, et j’ai un faible pour les romans fantastiques.

Quels livres ont marqué ta vie ? 

J’avais 9 ans quand le premier tome d’Harry Potter de J.K Rowling est sorti, c’est mon premier grand plongeon dans la lecture.

Avec Les frères Karamazov de F. Dostoïevski et La Horde du Contrevent de A. Damasio j’ai des souvenirs tellement réels que j’ai l’impression physique d’avoir été à l’intérieur même de ces histoires, tant l’effet d’immersion a été total pour moi. C’est rare et précieux des livres qui vous englobent ou aspirent à ce point. Je parlerais aussi de Pluie d’été de M. Duras que j’ai lu récemment et qui m’a bouleversée. L’audace de l’écriture et l’impertinence de la forme ont ouvert un nouveau champ dans mon travail artistique et m’ont énormément inspirée.

Si tu devais garder qu’un seul livre, lequel serait-il et pourquoi ? 

Je garderais 7 de Tristan Garcia pour toutes les histoires qu’il recèle, tous les voyages mystiques, les réflexions labyrinthiques, la drôlerie, la profondeur. Je pourrais m’y balader pendant très longtemps. Pour moi, c’est un roman culte.

Qui est ton héros de fiction préféré ? 

Je pense au personnage de Frances Ha dans le film de G. Gerwig et N. Baumbach ou celui de Julie dans le film Julie en 12 chapitres de J. Trier (c’est drôle parce que le titre original signifie : « La pire personne du monde » ). Elles sont un peu des héroines/anti-héroines de l’intime. Peut être que c’est ça que j’aime chez ces personnages-là, on sort un peu du mensonge ou du fantasme, on renoue avec ce qu’il y a de beau dans le fait de douter, de chercher, de se tromper. C’est très réconfortant de pouvoir s’identifier à des modèles pas si parfaits, pas si lointains.

Est-ce qu’un livre t’a déjà inspiré dans ton travail artistique ? 

La poésie m’inspire énormément dans mon travail artistique, j’y reviens toujours pour me rappeler la grande liberté, l’audace et la nécessité que je veux mettre dans mon travail. Et pour la musique des mots. Je suis entourée de Christophe Tarkos, son ouvrage Caisses est souvent pas loin, ou encore Ghérasim Luca (Héros-Limite), ou Sylvia Plath (Ariel).

Qu’est-ce qui te motive le plus dans le choix d’un livre ?

Je dirais que mon intérêt dans le livre c’est qu’il me donne la sensation de me lier à la personne qui l’a écrit. Mon moteur dans la lecture c’est de rencontrer un·e auteur·ice. J’ai besoin de reconstituer l’être humain derrière l’histoire, derrière le poème, ou l’essai. C’est ce qui m’intéresse le plus je crois.

Vous pourrez également la voir sur scène avec son groupe CavaleCavale le 29 mai prochain (le lieu est pour l’instant secret alors soyez attentifs). Le deuxième EP du groupe sera disponible à l’automne 2023.

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Simon Wicart