Audrey Bertoia
Dès le premier coup d’œil, la peinture d’Audrey Bertoia vous emporte dans un monde rassurant. Qu’il s’agisse de paysages montagneux ou de portraits intimistes, sa palette se met au service d’une recherche esthétique en finesse et en précision. La douceur et la contemplation forment un engagement chez cette peintre rennaise. Cicerone Édition est allé à sa rencontre pour parler littérature.
Quels types d’ouvrages préfères-tu lire ?
Les romans et les études sociologiques-anthropologiques.
Quels livres ont marqué ta vie ?
Le premier fut Aliénation et accélération d'Harmut Rosa, lorsque j'avais 19 ans. Ensuite, celui qui m'a fait le plus pleurer, de joie comme de peine, fut Les dieux du tango de Carolina de Robertis. C'est avec ce roman que j'ai découvert la magie de la lecture et son pouvoir d'évasion. Il y a eu aussi Les roses fauves de Carole Martinez qui m'a complètement envoûtée. Et enfin, le plus marquant, que je ne cesserai jamais de relire Femmes qui courent avec les loups de Clarissa Pinkola Estes.
Si tu devais garder qu’un seul livre, lequel serait-il et pourquoi ?
Femmes qui courent avec les loups de Clarissa Pinkola Estès, même si je l'ai terminé je ne peux pas l'enlever de ma table de nuit. Ce livre est pour moi l'œuvre la plus puissante et inspirante que j'ai rencontrée dans ma vie. Je l'imagine comme une bible pour les femmes, une thérapie qui guérit, éveille et transforme. Il explore l'essence de la féminité et notre puissance intérieure à travers une vingtaine de contes, de mythes et d'analyses psychologiques. À chaque fois que j'en ressens le besoin, je l'ouvre à une page au hasard et il me permet de me reconnecter à certaines parties de moi, des petites voix intérieures qui ont été étouffées petit à petit par la société et le conditionnement social.
Qui est ton héros de fiction préféré ?
Dans le cinéma, le choix est grand, mais j'ai l'image d'une femme en tête, qui m'a toujours amusée, Ida, l'actrice dans Chat noir chat blanc d'Emir Kusturica. J'adore sa personnalité, colorée et excentrique qui incarne la liberté et la joie de vivre. Tout au long du film, on la voit souvent rire, chanter et danser. Elle est débordante, maladroitement romantique, passionnée. Elle est aussi parfois insolente et complètement décalée, comme dans la scène où elle tire au fusil sur les pots de fleurs de son voisin.
Est-ce qu’un livre t’a déjà inspiré dans ton travail artistique ?
Dans le livre L'insoutenable légèreté de l'être de Kundera, il y avait beaucoup de passages sur la beauté, l'esthétique ou la mémoire poétique qui m'ont grandement touchée.
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