Simon Wicart

📸 Antoine Maret

Du bureau au bivouac

Savoir vivre le moment présent est sans doute l’une des plus fortes facultés de Simon Wicart. Après un changement radical de vie il y a quelques années, ce Tourangeau qui a le voyage au corps se consacre quotidiennement à l’écriture. Mêlant l’aventure existentielle et le besoin de découverte, il trace une œuvre riche en expériences de voyage avec des textes à l’honnêteté attachante.

Il voit le jour en 1992 et fait ses premiers pas dans une maison de campagne de l’Indre-et-Loire. La vie champêtre ne le faisait pas vraiment rêver. Adolescent, les jeux vidéo étaient une échappatoire intellectuelle. Sa nonchalance cachait un instinct d’aventurier des contrées lointaines.

L’espace étriqué de sa chambre d’enfant était le théâtre de ses campagnes intergalactiques où les petits soldats virtuels s’affrontaient dans un déchirement sans fin. Il avait besoin d’une authentique évasion, s’oublier au monde devenait nécessaire et ses fantasmes d’exploration des horizons grandissaient avec ferveur.

Il poursuit sa scolarité sans trop d’embûches, il fait un BTS puis une école de Commerce. À partir de ses vingt ans, il entreprend plusieurs séjours, plus ou moins long, aux quatre coins du monde. Il reste marqué par la découverte de l’Australie en Working Holiday Visa, par le Sénégal en mission de développement pendant deux mois et par un échange universitaire aux États-Unis.

Après ses quelques années d’étudiant baroudeur, il sort sa plus belle cravate pour s’insérer dans la vie professionnelle. Devenir banquier quand on a un besoin insatiable des grands airs suppose de tenir un rôle difficile à endosser sur le long terme. Un jour, le financier ne rentre plus dans son costume, il est taillé pour la liberté et se décide à s’y risquer.

📸 Antoine Maret

Du haut de son mètre quatre-vingt-neuf, ce grand gaillard peut paraître déroutant. Derrière son visage affublé d’un sourire en coin, un poil espiègle, Simon laisse transparaître ses émotions avec une sincérité qui inspire confiance. Il ne mâche pas ses mots et sa franchise va de pair avec la simplicité matérielle qui l’entoure. « La marche m’a appris une nouvelle forme de vie, plus simple et moins contraignante. Je me concentre sur ce et ceux que j’aime », explique-t-il.

Pour cerner les contours de sa personnalité, il m’est indispensable de préciser que Simon est un peu fou. Il faut l’être pour décider un jour de parcourir 4 900 kilomètres à pied de Tours jusqu’à Athènes.

Je connais Simon depuis dix ans et je suis fier de cette amitié. Un soir, je lui ai montré mes carnets Moleskine où je notais mes lectures et quelques pensées sur divers sujets. J’ai vu ses yeux clairs s’écarquiller et devant son intérêt marqué, je savais qu’il allait se lancer dans l’écriture rapidement. Il s’est à son tour lancé et j’ai vu naître sa plume.

Simon fait partie de ces auteurs qui écrivent le matin avec un café bien noir. Ne le dérangez pas entre huit et neuf heures car vous risqueriez de perturber sa rédaction entrecoupée de bouchées de céréales. Il écrit jusqu’à midi, il s’y remet le soir, après le dîner, dans le calme de la nuit. Il peut parfois passer sa journée à rédiger. Où qu’il soit, écrire est une thérapie, c’est sa manière de mettre de l’ordre dans ses réflexions quotidiennes. Sa routine d’écriture en période de voyage est différente, il n’emporte pas son ordinateur. Muni de son stylo-plume et de son carnet, il consigne tous les détails qui ont émoussé sa journée.

Derrière son inextinguible besoin d’extérieur, il y a une quête intérieure, un questionnement sur le monde qui l’entoure. Que ce soit avec son premier livre (Ceci n’est pas un récit de voyage, publié en 2022) ou avec le second (L’Égypte, publié en 2023), tous deux publiés chez Cicerone, il interroge le rapport à l’autre. Je crois que sa barbe hirsute cache une sensibilité douce. Je crois que ses chaussures de marche élimées veulent fouler un sol habité par la richesse des invisibles. Tout au long de ses parcours interminables, il retranscrit les mots échangés avec ses interlocuteurs avec un soin minutieux. Que ce soit au pied des Pyrénées, en Croatie, en Albanie, en Grèce ou en Égypte, il consacre une place prépondérante à la parole de ses rencontres dans ses récits.

Un jour, sur votre route, vous croiserez Simon. N’ayez pas peur de l’aborder, il le fera peut-être avant vous. Gardez-lui une place sur votre canapé, il raconte les histoires avec le don de faire oublier le temps qui passe. Il est loquace et cuisine très bien. Lisez ses récits et vous vous retrouverez en compagnie de personnalités fantastiques. Vous aurez l’impression de connaître des lieux que vous n’avez jamais visités. Toute sa vie tient dans son sac à dos et la vôtre tiendra dans son cœur.

📸 Antoine Maret
 

 

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Un récit de voyage rédigé par Simon Wicart.

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